Alan Dargin, my Son's Father
Alan Dargin: Inventeur du rock’n’roll didgeridoo
Mardi 25 Mars 2008 Article de Jon Lusk
The Independent.
Le joueur Australien de yidaki Alan Dargin a inventé un style unique, rapide, puissant, non-traditionnel, surnommé le “rock’n’roll didgeridoo”.
Sur le Quai circulaire de Sydney, son endroit favori pour jouer, là où se retrouvent les artistes, il était une figure familière des touristes et des habitants de la ville depuis deux décennies. Il a enregistré cinq albums avec différents musiciens et effectué de nombreux déplacements en dehors de l’Australie, pour des performances aux États-Unis, au Japon et en Europe et, en 1993, au Royal Albert Hall devant la Reine Elizabeth à Londres. Il était aussi un acteur, avec entre autre en 1994 un rôle dans le film-culte « The Adventures of Priscilla, Queen of the Desert ».
Dargin a été crédité par erreur du jeu du “didjeribone” sur la chanson “I Will Survive”, dans la bande sonore du film du même nom, qui est due à son inventeur Charlie McMahon- les deux musiciens ont tourné ensemble en Europe entre 2000 et 2003. McMahon reconnait que le style Dargin a été véritablement pionnier: “Alan excelle dans les solos de didj - il a été le premier à jouer sur les scènes mondiales ce son rapide, complexe et fort sur le didj, qui est devenu populaire aujourd’hui. C’est un style contemporain, contrairement aux jeux traditionnels avec chants et danses, pour lesquels il a été initié et où il a également joué dans un rôle de soutien.”
Dargin est né dans la petite ville de Wee Waa (l’auto-proclamée “capitale du coton de l’Australie”) en Nouvelle-Galles du Sud. Son père, Frank Dargin, est un chanteur auteur compositeur de la communauté Wiradjuri. Le jeune Alan a été élevé par une belle-mère non-autochtone, il a appris le didgeridoo auprès de ses aînés Wiradjuri. Avec un pied dans le monde “blackfella” et l’autre dans le “whitefella”, son développement musical en fut influencé.
Après avoir fréquenté l’école secondaire à Newcastle, il a commencé une carrière d’acteur, en faisant ses débuts en 1983 à la télévision aux côtés de la jeune Nicole Kidman dans la mini-série « Chase Through the Night ». Il fit d’autres apparitions à l’écran, y compris avec un rôle dans le film de Bruce Beresford « The Fringe » en 1986, sur les groupes d’habitants Aborigènes démunis qui vivent à la périphérie de certaines villes d’Australie. Dargin rejetait le terme de “marginalisés”, et plus tard, quand il fut établit sur le plan artistique, il refusa les engagements auprès de ceux qui voulaient lui faire porter un pagne et des peintures corporelles.
La vie de bohème musicale de Dargin a commencé à la fin des années 1980 quand il a voyagé à l’étranger: il a été lancé dans le théâtre de rue par les Afro-Américains qui se lièrent d’amitié avec lui dans le parc du Madison Square de New York. De ses allers et retours entre l’Australie et l’Europe - il était peut-être mieux connu en Allemagne, en France, en Belgique et dans les Pays-Bas que dans son pays d’origine – au rythme de ses tournées, les points culminants de sa carrière sont une performance avec plus de 200.000 spectateurs à la Bastille en 1994 pour les festivités de la fête nationale en France, et le partage d’une scène avec Jimmy Page et Robert Plant en 1995. Il a encouragé les non-Aborigènes à jouer du yirdaki dans la mesure où ils respectent sa signification culturelle; parmi ses nombreux élèves on trouve Wallis Buchanan, qui a joué sur les quatre premiers albums du groupe britannique Jamiroquai.
Dargin a enregistré et sorti les albums Bloodwood (avec Michael Atherton, 1993), Two Stories in One (avec le groupe Réconciliation, 1994), Cross + Hatch (avec Michael Atherton, 1998) et DidgeriDuo (avec Gary Thomas, 2001). Bien que tout à fait capable de jouer dans le style traditionnel, Dargin préférait faire valoir son propre amour du jazz, du hip-hop et du reggae, en déclarant: “Qui suis-je pour mettre la tradition sur la scène?” Selon Atherton, la société qui a sorti Bloodwood s’est désagrégée peu après, et les redevances pour les ventes sur Internet n’ont jamais été payés.
La santé de Dargin était fragile, résultat des années de dépendance à l’alcool – qu’il avait vaincu - et de périodes de vie difficile. Après que les veines dans sa gorge aient éclaté, il a été averti que la force de son style de jeu mettaient dorénavant sa vie en danger. Avant sa mort, il venait tout juste de terminer son cinquième album, MRD, qui comprend des collaborations avec le guitariste Australien Tommy Emmanuel et qui était prévue pour avril.
Alan Dargin, musicien et acteur, né à Wee Waa, Nouvelle-Galles du Sud 13 Juillet 1967 est décédé à Sydney 24 Février 2008. Il avait deux enfants, Madison Rose et Youva.
Traduction: mpg (j’ai rectifié un détail important qui n’avait pas été mentionné concernant sa filiation)
Smoking Ceremony
Une smoking ceremony est une céremonie où l’on fait fumer diverses plantes afin de produire une fumée aux vertus purifiantes. Pratiquée principalement pour les nouveaux nés ou lors de l’accueil d’invités, elle est censée éloigner les mauvais esprits.
Uncle Sam et une partie de la famille sur le quai circulaire de Sidney.
Joueurs et danseurs lors de la cérémonie sacrée.
Le pasteur prononce son hommage à Alan Dargin.
photos Lisa Hogben
Singing home soul of the didgeridoo
John Stapleton | February 29, 2008 Article from: The Australian
HEAVEN knows what the tourists thought. As the trains rumbled overhead and the seagulls squawked, hundreds of people gathered at Circular Quay in Sydney yesterday to farewell the Jimi Hendrix of didgeridoo players, the much-loved Alan Dargin.
For more than 20 years, Dargin and his stick, as he called his yirdaki or didgeridoo, were fixtures at Circular Quay, where he was one of Sydney’s best-known buskers. But his fame, and the rock’n’roll sensibility he brought to the most ancient of Aboriginal musical instruments, spread much further. Over the years, Dargin had played at festivals, clubs and concert halls around the world, from London’s Royal Albert Hall to New York, Paris and outback stations.
The country’s most revered didgeridoo player died in hospital on Sunday following complications from a stroke. He was 40.
Yesterday’s memorial celebration began shortly after 7am at the eastern end of Circular Quay. With the Opera House in the background, a traditional smoking ceremony heralded a group of Aboriginal dancers who then weaved their way through the morning throngs of office workers to First Fleet Park.
Hours later, a symphony of didgeridoo players “sang” Dargin’s spirit back to his tribal homeland in Arnhem Land, a tearful crowd clapping in time to the clapsticks.
In between, speaker after speaker paid tribute to a remarkable man, talking fondly of his musicality, his capacity for friendship, his eccentricities, his wild enthusiasms; the speeches were interspersed with traditional dances and music from his albums, including the yet-to-be-released MRD - named after his beloved daughter, Madi Rose.
Professional photographer Lisa Hogben, who had photographed Dargin since the 1990s, said his prodigious talent as a musician had pioneered a new musicianship, celebrating the collision of old and new.
Among those paying tribute was University of Western Sydney music professor Michael Atherton, who collaborated on Dargin’s albums Bloodwood and CrossHatch.
“He was a brother and a friend to me, but speaking as a musicologist, what he could do with the didgeridoo was inspirational,” he said.
“He could make classical and jazz players envious. He wanted respect for his instrument. While he was not openly political or an activist in the known sense, he talked through his instrument about bringing people together, about healing.”