6. La Pleine Lune interroge la Culture
Une ouverture sélénite toute en fraîcheur pour la première de 2021, violon et alto célébraient l’École Nationale de Lutherie de Mirecourt, où Bérénice et Marie sont apprenties luthières. La fête prévue pour les cinquante ans de l’école prestigieuse est reportée depuis l’an dernier à une date incertaine. Passionnées par leur instrument, les duettistes expliquent la différence entre alto et violon. Luthières ou instrumentistes? Elles s’expriment sur le choix nécessaire qui forge leur destinée. Christophe Philippe ponctue la soirée de sa prose philosophique qui force la reconsidération de toute dimension. Aux prises avec une entité astrale particulièrement néfaste, Maître Dupont Verlémort avance sous les vents contraires, sans faillir dans la tourmente, bien amarré à ses pages surréalistes insubmersibles. La poésie envers et contre tout. Oui, il était encore possible de voyager! Dionysos de Profundis arrive pile de la presqu’île de Giens, encore décoiffé par le vent de ses racines sudistes, et par le Lambrusco venu réchauffer le cœur des hauts, très endeuillés en ce mois de janvier. Cunégonde souligne le départ de Rudy Noël, patron du bar à musique l’Estaminet à Vagney: un deuil placé sous le signe du «génocide culturel», avec un article de Marianne Desvosges qui en appelle à l’imparable lettre de notre Charlélie Couture à Macron- un requiem pour la Culture parachevé par un poème à Rudy de Vincent Descombis. Le dramaturge le plus rejeté du théâtre du Peuple de Bussang, exclu pour tapage d’un conseil d’administration, partagera deux autres hommages célébrés avec les artistes locaux en ce début d’année dans les Hautes-Vosges: l’un à Ramonchamp pour Michèle Hallin, sa maison mandala, ses peintures lumineuses et sa maîtrise du yoga, l’autre à Bussang pour Michel Grasseler, membre des «Dialogues Transvosgiens» parmi bien d’autres engagements culturels. Depuis Colmar, un auteur primé évoque la difficulté d’une écriture «engagée», une différence souvent méprisée par les écrivains dans les salons d’auteurs. L’aventure littéraire de Jocelyn Peyret a démarré à la suite d’une marche militante de 1200 km en 2011, de Wiluna jusqu’à Perth en Australie Occidentale, avec des activistes venus de différents endroits de la planète pour soutenir les Aborigènes dans leur lutte contre l’exploitation de l’uranium. Des mouches dans le bush, son récit de voyage lui inspire ce polar plutôt rock and rol:, La tribu des derniers romantiques. Vient ensuite un recueil de nouvelles: Le nucléaire, et après… De fil en aiguille se tisse un réseau de luttes convergentes: Tchernobyl, Bure, l’histoire des ZAD, zones à défendre, Fessenheim, l’abolition des armes nucléaires… Des peintures aborigènes et des dessins colorés surgis d’un livre australien pour enfants illustrent des animaux du Temps du Rêve. Ils apparaissent au cours du récit de Joce de l’Os, par un tour de ChipSet, dans la fenêtre de Cunégonde. Arrive “Le guerrier des Temps” d’Errol West, originaire de Tasmanie où le génocide a été presque total: lecture du poème de ce Natif pour inviter au salon des Sélénites la parole des Premiers Hommes issus d’Afrique, qui effectuèrent une immense épopée, il y a 40 000 à 75 000 ans selon les estimations scientifiques. Reine de Rambouille s’enquiert des références du livre australien pour enfant, elle va le commander au rayon jeunesse de la bibliothèque Glacière dans le 13ème arrondissement. Puis avec délice elle plonge ses auditeurs dans un conte où la peur sera balayée par les rayons de lune. En résonance avec les propos du soir, Kiko Coricosmos ressurgit des abîmes, partage quelques poignants poèmes de sa voix ténébreuse: Halte à la Guerre et Religion Mouton. Pour Deux Temps, Cunégonde prend son tambour mais ChipSet aux prises avec le système de traitement de son de zoom ne reconnaît pas les percussions, considérées comme du bruit parasite! Trois heures et demie de Sélénites ponctuées par sept déconnexions inopinées, avec un son complétement pourri. C’est zoom en opération mercantile qui cherche à faire passer les Sélénites en mode professionnel !
Hildegarde la Gaude et Amous